DÉFENSE DES FÔRETS CONTRE L'INCENDIE

Le département de la Dordogne fait partie des territoires considérés comme particulièrement exposés au risque incendie de forêt par l’article L. 133-1 du code forestier.


Avec une surface boisée de plus de 408 000 hectares et un taux de boisement de 44 % le plaçant au troisième rang des départements boisés de France métropolitaine, notre département se caractérise en effet par une omniprésence de la forêt.

1°/ La zone sensible au risque incendie de forêt

Le règlement départemental pour la prévention de la pollution de l’air et des incendies de forêts adopté par arrêté préfectoral n°24-2023-06-16-00004 du 16 juin 2023 définit la zone sensible au risque incendie de forêt. Cette zone est composée de :
– l’ensemble des bois, forêts, plantations forestières, reboisements, coupes rases et landes
– d’une zone périphérique de 200 mètres de large autour de ces formations, quelle que soit l’occupation du sol (culture, jardin, espace vert, friche).
Dans cette zone, les démarches d’aménagement doivent intégrer une vigilance particulière au risque incendie de forêt. C’est aussi dans cette zone que s’appliquent les obligations légales de débroussaillement et que certains usages du feu sont réglementés.
La Dordogne étant un département très boisé, il en ressort que la majeure partie de son territoire est classée en zone sensible au risque incendie.

Un accès à une cartographie indicative de la zone sensible au risque incendie de forêt est possible via :

– l’outil cartographique en ligne de la DDT

– le site Geoportail (carte disponible à la rubrique Carte > Développement durable, énergie > Forêt)

Important : cette cartographie est indicative et ne doit pas se substituer à la réalité du terrain (il convient notamment de tenir compte des éventuelles évolutions des limites boisées). Elle ne saurait servir de fondement pour déterminer de l’application de la réglementation sur le débroussaillement ou les usages du feu.

2°/ Les statistiques feux de forêt en Dordogne

Les données statistiques confirment la réalité du risque incendie de forêt dans notre département.

Sur la période 1980-2007, la Dordogne se situait au neuvième rang national pour le nombre de départs de feux et au seizième rang pour le total des surfaces brûlées. Ce risque a depuis fortement augmenté : sur la période 2008-2012, la Dordogne se situait au troisième rang français pour le nombre de départs de feux. Sur la période 2012-2018, notre département est au quatrième rang.

Pour les dernières années, on compte :
– en 2018 : 98 départs de feux et 78 hectares de surfaces brûlées
– en 2019 : 100 départs de feux et 142 hectares brûlés.

À l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine, l’année 2019 a été marquée par plusieurs mois records : les mois de février, juillet et septembre ont battu les records de surfaces brûlées établis en 2000. Le nombre de départ de feu est également en très forte augmentation pour les mois de juillet et septembre, respectivement de 55 % et de 74 % par rapport à la moyenne de référence 2000-2018.

3°/ Les périodes à risque

On compte dans notre département deux périodes particulièrement à risque :

– de fin février à avril : au sortir de l’hiver, le retour des beaux jours marque à la fois une augmentation de la fréquentation en forêt et la réalisation de travaux d’entretien dans ou à proximité des zones boisées. Or, la présence d’une végétation particulièrement sèche (herbes, ronces, fougères) est propice à des départs de feux dans les strates inférieures des peuplements. Ces feux de broussailles, dits feux courants, sont d’expansion particulièrement rapide. Ils peuvent être accentués par les vents dominants à cette période.
En parallèle, la capacité d’intervention des pompiers dans les massifs est réduite par une faible portance des sols (sols gorgés d’eau).

– en période estivale : la fréquentation de la zone sensible au risque augmente fortement. Or, les températures élevées conduisent à assécher l’ensemble du milieu forestier, des premiers horizons du sol à la strate arborée, ce qui favorise l’éclosion et la propagation du feu à l’ensemble des strates forestières (litière, sous bois, grands arbres). Les dommages causés au peuplement sont alors irréversibles (destruction depuis le système racinaire jusqu’au houppier). Ces feux sont beaucoup plus intenses que les feux de broussailles. Ils sont particulièrement difficiles à maîtriser, nécessitent des moyens importants, mettent en danger les services de secours et peuvent rapidement menacer des vies et des biens.

4°/ Les facteurs de risque en Dordogne : des enjeux humains diffus soumis à un aléa fort…

L’importance du risque incendie de forêt dans notre département résulte de :

– la nature des peuplements : les peuplements résineux, dont la surface tend à augmenter ces dernières années, présentent une forte sensibilité au risque incendie ; par ailleurs, les taillis de châtaigniers, peuplements caractéristiques du Périgord, qui présentent une sensibilité moyenne au risque incendie lorsqu’ils sont sains, voient leur sensibilité augmenter très fortement en cas de dépérissement (bois mort sur pied ; développement d’une strate herbacée et arbustive fortement inflammable). Or, le dépérissement du châtaignier concerne plusieurs dizaines de milliers d’hectares de taillis. À noter que le changement climatique pourrait avoir pour effet d’augmenter la sensibilité des peuplements (accélération des phénomènes de dépérissement et substitution d’essence).

– le relief : notre département est caractérisé par un relief marqué voire très marqué qui a pour effet, d’une part d’accélérer la propagation des incendies, d’autre part de diminuer l’accessibilité à certains secteurs par les services de lutte contre le feu.

– le type d’urbanisation : la Dordogne est un département rural avec une urbanisation diffuse voire clairsemée ayant pour effet à la fois de multiplier les zones potentielles de départ de feux et de saupoudrer les enjeux humains et matériels à protéger sur de vastes secteurs, dispersant ainsi les forces d’intervention. A noter également que certains secteurs connaissent une forte pression urbaine (Grand Périgueux, Sarladais). La proportion de constructions situées dans la zone sensible au risque est très importante et nombre d’entre elles sont en contact direct avec les zones boisées et donc particulièrement exposées.

– le tourisme : de part son patrimoine naturel et culturel, le Périgord est une région particulièrement attractive. Les nombreux sites touristiques et établissements d’hôtellerie de plein air constituent à la fois des zones potentielles de départ de feux (aléa induit) et des enjeux forts à protéger en cas d’incendie.

…et bénéficiant d’une défendabilité insuffisante.

À la fois sources potentielles de départ de feu et enjeux prioritaires à protéger, les secteurs bâtis en zone sensible constituent des lieux à haut risque incendie de forêt. Leur défendabilité est pourtant insuffisante.

En effet, ces secteurs présentent souvent une urbanisation de type linéaire le long des routes qui a pour conséquence, particulièrement lorsqu’elle est réalisée en double rideau, de combler les accès aux massifs et d’empêcher l’attaque du feu à l’arrière du bâti. La vulnérabilité des habitations est d’autant plus grande lorsque cette urbanisation est réalisée en situation de crête, le feu venu du bas de pente frappant le bâti avec toute l’intensité gagnée en phase ascendante. Notre département compte également de nombreux hameaux isolés au sein des massifs et présentant une accessibilité défaillante (voie d’accès unique, parfois en impasse, chaussée inadaptée au passage d’engins de secours…) et une disponibilité en eau insuffisante voire inexistante.

Afin d’assurer la sécurité des personnes et des biens, la défendabilité de ces secteurs doit impérativement être augmentée : aménagement d’accès au massif entre les habitations, création de voies périmétrales ou d’aires de retournement, élargissement de chaussée ou encore, installation de points d’eau (bornes ou bâches incendies). Par ailleurs, tout projet d’ouverture à l’urbanisation en zone sensible doit obligatoirement intégrer une réflexion sur la défendabilité (forme urbaine, traitement des interfaces, organisation du bâti,…). Pour plus de détails, voir Urbanisation et risque incendie de forêt.

La défendabilité de ces secteurs passe également par l’existence d’un réseau de pistes au sein des massifs. Ces pistes, dites de défense des forêts contre les incendies (DFCI), doivent permettre aux pompiers d’intervenir rapidement au plus près du feu pour éviter qu’il ne prenne de l’ampleur et menace les enjeux humains et matériels.

A cet égard, le réseau de piste DFCI est hétérogène dans notre département :
– la Double et le Landais se caractérisent par un réseau relativement développé qu’il convient d’entretenir
– le reste du département présente un manque significatif d’infrastructures, particulièrement en partie sud est et nord est. Dans ces zones où le risque incendie de forêt est particulièrement élevé, ce déficit est préoccupant pour la sécurité des personnes et des biens.

Créé en 2018 et composé de la majorité des communes et communautés de communes du département, le Syndicat Mixte Ouvert de DFCI de Dordogne vise justement à la création et l’amélioration de la voirie forestière sur le territoire de ses membres (réalisation d’études, recherche de financements, coordination des travaux…). Notre département compte également trois associations syndicales autorisées (ASA) regroupant des propriétaires privés désireux d’augmenter la défendabilité de leur forêt.

A savoir : un dispositif d’aide de l’union européenne permet de financer, sous réserve du respect des conditions d’éligibilité, jusqu’à 80 % du montant hors taxe des travaux de création ou de mise au norme des pistes DFCI.

Parce que la garantie d’une protection sans faille est impossible…

Même si sa défendabilité venait à être renforcée, l’habitat en zone sensible restera toujours soumis à un aléa fort. Pistes et points d’eau ne sont que des outils de lutte au service de moyens humains : les zones dites « défendables » ne le sont que si les pompiers sont en mesure d’intervenir. Or, dans notre département où l’habitat diffus est un facteur important de dispersion des secours, leur présence ne peut être systématiquement assurée.

Parce que la garantie d’une protection sans faille est impossible, il est impératif de prévenir le risque incendie en respectant ses obligations de débroussaillement et en se conformant à la réglementation sur les usages du feu.

Dans notre commune...

1- la piste DFCI est assise sur un chemin rural. On parle donc d’une « voie de circulation publique reconnue d’intérêt DFCI ». C’est simplement un chemin rural, avec son statut que l’on connaît et qui est aménagé selon les normes DFCI.
 
2- la piste DFCI est située en emprise privée: c’est donc un chemin privé. Normalement, les propriétaires du foncier où sont situées les pistes DFCI tolèrent l’entretien de la piste par la commune et le passage de la population générale. Les territoires concernés par cette problématique sont surtout ceux où il y avait des ASA de DFCI par le passé. Vous ne devriez pas avoir beaucoup de DFCI en emprise privée dans le coin de Bassillac et Auberoche, puisque le syndicat intercommunal de Barade œuvrait sur le fond où les communes étaient propriétaires, donc sur les emprises des chemins ruraux.
 
 
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